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 Yves.Junot@uphf.fr

Yves Junot est maître de conférences à l’Université Polytechnique Hauts-de-France.
Il est actuellement en délégation CNRS à Mondes Américains (UMR 8168) jusqu’au 1er mars 2024.
Spécialiste des élites urbaines des Pays-Bas espagnols, sa thèse de doctorat (Université de Lille, 2002) portait sur les processus de formation et de dynamique sociale de la bourgeoisie de statut à Valenciennes, les choix religieux et les fidélités politiques, les réseaux de travail et de commerce à l’échelon d’une ville moyenne manufacturière (Les bourgeois de Valenciennes. Anatomie d’une élite dans la ville (1500-1630), Presses Universitaires du Septentrion, 2009).

Au cours de différents projets collectifs entrepris notamment avec le nœud « Bourgogne-Flandres » de Red Columnaria, qu’il coordonne avec Violet Soen (KU Leuven) depuis 2014, il a développé un premier ensemble de travaux sur les frontières et leurs logiques transrégionales autour des anciens Pays-Bas aux XVIe et XVIIe siècles. Il a exploré d’une part la manière dont les guerres dynastiques, civiles et religieuses ont conduit à la définition des appartenances locales et à la transformation des pratiques de gouvernance frontalière, d’autre part les migrations et l’intrication de leurs dimensions sociales, politiques et confessionnelles dans les contextes de guerre et de pacification, avec les exils catholiques dans les territoires contrôlés par les Habsbourg et la question des retours d’exil et de résilience dans les sociétés réconciliées. L’interaction des « élites transrégionales » avec la frontière, les rivalités internationales et la crise de l’unité religieuse, a débouché sur un ouvrage collectif sur le capital politique familial d’un grand lignage noble : Noblesses transrégionales. Les Croÿ et les frontières pendant les guerres de religion (France, Lorraine et Pays-Bas, XVIe et XVIIe siècle), Brepols, 2021).
Un second pôle de ses recherches sur les conflictualités à travers le cas de la Révolte des Pays-Bas s’est focalisé sur les processus de pacification et de réconciliation, et par extension sur les renégociations entre pouvoirs locaux et monarchie hispanique. Son travail insiste sur le rôle des groupes d’influence et des médiateurs, et sur les objets transversaux dans les dynamiques de réconciliation, comme les confiscations qui ont ouvert des débats sur la légitimation de l’action de l’État dans l’exercice de la punition à grande échelle et sur le devenir des biens confisqué (Confisquer, restituer, redistribuer. Punition et réconciliation matérielles dans les territoires des Habsbourg et en France (XVIe et XVIIe siècles), Presses Universitaires de Valenciennes, 2020). Il a aussi initié des travaux répondant à une interrogation interdisciplinaire sur la violence et la résilience des sociétés de l’époque moderne : mécanismes des violences confessionnelles, régulation des violences de sang, mémoire et monstration des crimes de masse, captivités. Sa pratique de recherche est de plus en plus menée dans une perspective comparée ouverte sur les mondes méditerranéen, atlantique et américain. Ce croisement des champs d’observation et des méthodes d’analyse des mondes ibériques est conforté par la participation aux projets de recherche de Red Columnaria, qui s’attachent à la compréhension des mécanismes de mobilisation des acteurs politiques locaux et de la construction d’espaces d’adhésion à la monarchie hispanique dans ses différents territoires mondiaux.

Actuellement, il travaille à deux ouvrages collectifs, Reconciling and Reincorporating in the Hispanic Monarchy (en collaboration avec Violet Soen, KU Leuven) et Quand le peuple élit le roi (en collaboration avec José Javier Ruiz Ibáñez, Universidad Murcia) et prépare un ouvrage personnel, La renégociation de l’obéissance au souverain : élites locales, groupes d’intérêts et médiateurs dans les Pays-Bas espagnols réconciliés (1579-1609).

Principaux thèmes de recherche :
- migrations, exils, refuges
- espaces frontaliers
- gouvernance des territoires dans la monarchie hispanique XVIe-XVIIe siècles
- discours et pratiques politiques, acteurs et groupes d’intérêts locaux
- processus de pacification et réconciliation
- captivités, violences, populations civiles dans la guerre


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