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Soutenance de thèse de Marie Assaf

« Food, flowers, and filth ». Recomposer le marché de l’emploi réservé aux personnes handicapées? Le cas des nonprofits de la côte est étasunienne

Vendredi 29 septembre 2023 à 9h00

 

Lieu : EHESS, 54 boulevard Raspail, Paris 6ème, salle BS_05-BS1_28

Composition du jury :

• Pierre-Yves Baudot, professeur des universités, université Paris-Dauphine

• Elisa Chelle, professeure des universités, université Paris-Nanterre

• Anne Daguerre, professeure à l’université de Brighton

• Romain Huret, directeur d’études, président de l’EHESS et directeur de la thèse

• Isabelle Ville, directrice d’études à l’EHESS

• Jean-Christian Vinel, professeur des universités, université Paris-Cité 

 

La soutenance est publique et elle sera suivie d’un pot. Si vous souhaitez y assister, merci d'écrire à marie.assaf@ehess.fr afin de vérifier la disponibilité des places.
Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher de la candidate.

 

Résumé 

Cette thèse s’intéresse à l’expérience de mise au travail des personnes ayant des handicaps intellectuels et cognitifs (Intellectual and Developmental Disabilities ou IDD) aux États-Unis, une expérience marginale puisque le handicap sert de curseur entre l’économie du travail et du besoin. Afin de saisir la définition de l’employabilité de cette catégorie de population, nous nous sommes penchées sur le travail proposé par des acteurs de « l’État délégué » : des nonprofits, associations à but non lucratif, spécialisées dans l’intégration sur le marché de l’emploi ordinaire des personnes ayant des IDD. Acteurs méconnus de ce processus, elles constituent pourtant des relais essentiels, tant d’information, que de formation au cadre normatif du marché de l’emploi ordinaire. Plus précisément, nous analysons un modèle récent, celui de « l’emploi personnalisé » (customized employment). Issu des réformes de l’État social (welfare state) des années 1990 et de l’influence d’un puissant mouvement en faveur de l’indépendance des personnes handicapées, conduit par la population concernée elle-même dès les années 1960, ce modèle propose d’aborder l’emploi à partir des souhaits et besoins des individus handicapés afin de trouver un environnement qui correspond à leur projet professionnel. L’analyse « par le bas », à partir de ces acteurs, permet de comprendre comment est façonnée, pensée et défiée, l’employabilité d’individus qui ne sont pas destinés à travailler. L’enquête s’articule autour d’un terrain comparatif sur la côte est des États-Unis, de Washington à Boston en passant par New-York et propose de réfléchir aux interactions entre personnes handicapées et agents.