Sujet de thèse

Ecologie et altérité. Anthropologie historique des relations amérindiennes à l’environnement (vallée du Mississippi, XVIIIe siècle). 
Sous la direction de Gilles Havard.
 

Financement de la thèse : Contrat doctoral de l'EHESS (2020-2023)

Résumé

L’historiographie traitant des relations amérindiennes à l’environnement en Amérique du Nord est traversée depuis une trentaine d’années par des approches déterministes. Selon ces travaux, les rapports à l’environnement relèveraient principalement de l’économie de subsistance et l’organisation sociale des groupes autochtones constituerait une réponse stratégique à l’exploitation des ressources. À rebours de cette lecture utilitariste, cette thèse défend une approche anthropologique qui réinscrit les relations amérindiennes à l’environnement dans les logiques culturelles qui les conditionnent. À partir d’une étude comparée de plusieurs sociétés de la vallée du Mississippi au XVIIIe siècle, il s’agira de montrer que les Indiens partagent, par-delà la diversité environnementale de cette vaste région, une même logique relationnelle vis-à-vis des animaux, des plantes et des esprits. Dans cette perspective, les relations à l’environnement seront abordées au prisme du rapport autochtone à l’altérité. Au même titre que les relations entre humains, les relations aux non-humains reposent en effet sur un modèle binaire qui oppose la parenté à la prédation ; les « personnes » humaines comme non-humaines étant associées tantôt à des parents, tantôt à des ennemis. En s’inspirant de l’anthropologie structurale, on s’intéressa aux diverses déclinaisons de ce modèle relationnel en fonction des espèces avec lesquelles les humains interagissent et auxquelles ils attribuent une place différente dans les relations sociales. L’analyse tentera ainsi de révéler qu’à cette logique relationnelle commune répondent des statuts sociaux différents qui contribuent à l’élaboration de la hiérarchie sociale autochtone. 
 

Mots-clés : anthropologie historique – écologie – altérité – Amérindiens – Mississippi

Comptes rendus

2022 « Samir Boumediene, La colonisation du savoir. Une histoire des plantes médicinales du Nouveau Monde (1492-1750), Paris, Gallimard, 2022, 576 p. », Etudes, décembre.

2022 « Charle, Matthieu. 2019. Coeur d’Alene : Ethnohistoire d’une communauté indienne en Amérique du nord. La Roche-sur-Yon : Dépaysage. 313 p. », Tsantsa. Journal of the Swiss Anthropological Association, n°28.

2022 « Andrés Reséndez, Un si étrange pays. Le voyage extraordinaire de Cabeza de Vaca dans l’Amérique indienne. Toulouse, Anacharsis, 2022, 350 p. », L’Homme. Revue française d’anthropologie, n°242.

2022 « Charles King, La Réinvention de l’humanité, Paris, Albin Michel, 2022, 513 p. », Etudes [en ligne].

2021 « David C. Posthumus, All My Relatives: Exploring Lakota Ontology, Belief, and Ritual, University of Nebraska Press, Lincoln, 2018, 294 p. », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [en ligne].

 

Interventions dans des colloques et journées d’études

2022 « Les relations entre les humains et les animaux chez les Premières Nations de la vallée du Mississippi au XVIIIe siècle », Colloque Humanités/Animalités, Biodôme de Montréal (orga. : Université de Montréal et Université du Québec à Montréal), 16 septembre.

2022 « Beyond the Alliance Paradigm: An Environmental Approach to Ontological Complexity in Colonial Louisiana (1673-1763) », Congrès de la European Society of Environmental History, Université de Bristol, 7 juillet.

2022 « L’ennemi métaphorique. Le chien dans les sociétés amérindiennes de la vallée du Mississippi (XVIIIe siècle), Colloque « Animaux proches, animaux distants. Une histoire entre collectifs et individus de la Préhistoire au XXIe siècle », Université Toulouse – Jean Jaurès, 1er juin.

2022 « Le choc épidémique en Amérique du Nord coloniale est-il un mythe ? Réévaluer l’effondrement démographique amérindien (vallée du Mississippi, 1690-1760) », Journées d’études des doctorants de Mondes Américains, Aubervilliers, Campus Condorcet, 14 mars.

2021 avec Antoine Rousseau « Penser la nature dans les frontières de domination coloniale (Amériques, XVIIIe-XXe s.) », Colloque « Dominer la nature, naturaliser les dominations », Aubervilliers, Campus Condorcet, 3 novembre.

2021 « Colonialisme, environnement et altérité dans la vallée du Mississippi (1673-1769). Perspective anthropologique sur la diversité des écologies », Paris, Conférence Olivaint, 5 janvier.

2020 « Echanges et environnement dans la vallée du Mississippi coloniale (1673-1769). Propositions pour une anthropologie écologique des relations franco-amérindiennes », Journées d'études des doctorants de Mondes Américains, Paris, EHESS, 7 décembre.

2018 « Langue et altérité dans la vallée du Mississippi, 1670-1769 », Journée Jeunes Chercheurs, Paris, EHESS, 23 mars.



Interventions dans des séminaires

2022 « Le chien dans les sociétés amérindiennes de la vallée du Mississippi (XVIIIe siècle) », Séminaire des doctorants du Centre d’études nord-américaines, Aubervilliers, EHESS, 23 juin.

2022 « Le déterminisme environnemental et l’anthropologie américaine. Des boasiens à l’ethnohistoire contemporaine », Séminaire de Catherine König-Pralong : « Les savoirs de la nouvelle Amérique. Philosophie, sciences de l’homme et sciences sociales aux USA au XIXe siècle », Aubervilliers, EHESS, 10 avril.

2021 « Fractures louisianaises. Stratégies d'évitement, séparation et conflictualité dans la vallée du Mississippi (1673-1729) », Séminaire des doctorants du Centre d’études nord-américaines, Paris, EHESS, lundi 7 juin.


Valorisation de la recherche

2022 « Des confins de l’Empire au Jardin du roi. L'influence des naturalistes de Louisiane sur les sciences naturelles de l'Europe des Lumières », Espèces. Revue d’histoire naturelle, n°44.


Fonctions administratives

Représentant des doctorants de l’UMR Mondes américains