Dernier livre paru : Les Natchez. Une histoire coloniale de la violence (Tallandier 2024).
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Agrégé d’histoire (concours préparé à Rennes II) et docteur en histoire (Paris VII), Gilles Havard a enseigné l’histoire-géographie plusieurs années dans des collèges de Zone d’Éducation Prioritaire à Paris, avant d’être recruté au CNRS, où il est directeur de recherche. Il a reçu en 2020 la médaille d’argent du CNRS.
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Ses travaux, qui adoptent une perspective anthropologique, portent sur les relations entre Européens et Indiens en Amérique du Nord (XVIe-XIXe siècle). Ils s’interrogent sur le rôle des contacts culturels dans la façon dont se construisent les sociétés coloniales et, parallèlement, dont s’actualisent les usages amérindiens. Dans ce cadre, GH a voulu renouveler l’histoire de l’empire colonial français en analysant le bricolage outre-Atlantique des pratiques juridiques et diplomatiques de la monarchie. Il s’est aussi efforcé de restituer les logiques culturelles indiennes dans leur singularité, en mobilisant les travaux ethnologiques comme grille de vraisemblance de ce qui a été consigné dans les archives. Son livre Empire et métissages. Indiens et Français dans le Pays d’en Haut, 1660-1715 (2e éd. 2017) et son article « Le rire des jésuites » (Annales : voir l'article) témoignent de cette approche, de même que son dernier ouvrage, Les Natchez. Une histoire coloniale de la violence (2024), qui est aussi l’ethnohistoire d’une nation amérindienne de la fin du XVIIe siècle à nos jours.

L’autre axe, contigu, de sa recherche, porte sur le passé franco-indien de l’espace nord-américain, celui d’avant la « Conquête de l’Ouest ». À travers la figure élusive du coureur de bois, personnage situé à l’intersection du monde colonial européen et des mondes amérindiens, il a proposé une nouvelle généalogie de l’histoire nord-américaine : dans Histoire des coureurs de bois. Amérique du Nord 1600-1840 (2016), Grand Prix des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2016 et Prix Lionel Groulx (Institut d’Histoire de l’Amérique française) 2017, il s’interroge, dans une veine comparative, sur la construction et les pratiques de ces sous-cultures mobiles et masculines qui s’incorporent dans les pays indiens sans les coloniser ; dans L’Amérique fantôme. Les aventuriers francophones du Nouveau Monde (2019), prix Martine Aublet 2020, changeant d’échelle d’observation, il met en série une dizaine de parcours de vie de coureurs de bois francophones, qui s’offrent comme autant de cas limites, dans la perspective de la microhistoire : Voir cet entretien.

Il travaille actuellement à l'écriture d'une biographie de David Crockett (1786-1836).

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