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Soutenance de thèse de Frédéric Spillemaeker

Soutenance de thèse de Frédéric Spillemaeker

Valor et Fortuna : Autorités guerrières, Révolutions et Indépendances en Nouvelle-Grenade et au Venezuela (1770-1831)

Samedi 14 novembre 2020 à 10h en visioconférence

Mondes Américains et le CERMA sont heureux d'annoncer la

Soutenance de thèse de Frédéric Spillemaeker

Valor et Fortuna : Autorités guerrières, Révolutions et Indépendances en Nouvelle-Grenade et au Venezuela (1770-1831)

réalisée sous les directions de M. Clément Thibaud (Directeur de thèse), EHESS/CERMA et M. Eric Schnakenbourg (Co-Directeur), Université de Nantes.

Samedi 14 novembre 2020 à 10 heures
 

Thèse en visioconférence : Afin d'affecter le moins possible la qualité de la visioconférence nous sommes contraints de limiter l'accès au public.
Les personnes souhaitant assister à la soutenance devront se rapprocher du candidat.
 

Composition du jury :

• M. Clément Thibaud (Directeur de thèse), EHESS
• M. Eric Schnakenbourg (Co-directeur), Université de Nantes
• M. Walter Bruyère-Ostells, IEP Aix-en-Provence
• Mme Masha Cerovic, EHESS
• Mme Véronique Hébrard, Université de Lille
Mme Carole Leal Curiel, Universidad Simon Bolivar (Venezuela)


Résumé

L’ère des révolutions et des Indépendances en Nouvelle-Grenade et au Venezuela (1770-1831), est une époque de nouvelles politisations et de nouvelles formes d’autorités. L’historiographie a habituellement opposé les chefs indépendantistes institutionnels d’une part, aux caudillos irréguliers d’autre part. Pourtant cette opposition mérite d’être discutée. Pendant les Indépendances, des hommes nouveaux accédèrent à des fonctions de commandement militaire et parfois au pouvoir politique. Ces ascensions furent rendues possibles par une transformation des sociétés par la guerre, qui ébranlait le pouvoir des élites. Ces dernières avaient pourtant activement participé au mouvement des juntes en 1808-1810. Ces assemblées s’étaient réunies dans les cités, au nom du roi Ferdinand VII, déposé par Napoléon Bonaparte. Puis elles se divisèrent entre loyalistes et indépendantistes. La guerre civile commença, mais rapidement les villes et les élites n’y jouèrent plus les premiers rôles. De nouvelles autorités guerrières autonomes surgirent dans les campagnes et acquirent une puissance militaire inattendue. Les révoltes de l’époque coloniale avaient déjà montré la capacité des subalternes à contester les pouvoirs en place, mais ce phénomène prit une nouvelle ampleur dans les guerres d’Indépendance. Des hommes nouveaux apparurent, comme José Tomás Boves dans les grandes plaines (les Llanos) du Venezuela qui rassembla des milliers d’hommes sous son commandement. Ce phénomène n’était pas propre à un camp politique. Certains étaient royalistes : à l’instar de Boves ou d’Agualongo dans le sud de la Colombie. D’autres étaient patriotes, comme José Antonio Páez, autre homme des Llanos, ou Manuel Piar dans la province de Guayana. Leur autorité guerrière ne procédait pas d’une domination charismatique irrationnelle, mais d’un profond travail d’organisation logistique, stratégique et politique. Mis en lumière, ce travail d’organisation invite à nuancer l’opposition entre chefs institutionnels et guérilleros, car ils avaient des pratiques en partage. La tendance à l’autonomisation du commandement militaire se cristallisait dans des juntes de guerre qui montraient le pouvoir des officiers. De plus, l’étude des conceptions de l’honneur et des rapports de genre permettent de comprendre les masculinités combattantes. Des femmes eurent un rôle fondamental dans certains domaines comme la logistique et le renseignement. Hors des champs de bataille, la guerre se livrait aussi dans les pamphlets et les périodiques : tantôt machines de gloire au service de certains chefs, tantôt redoutables instruments de délégitimation ou de stigmatisation. À la fin de la guerre, le césarisme s’imposa comme l’organisation politique capable de réunir la culture guerrière, la culture constitutionnelle, et la volonté des élites d’établir un nouvel ordre social.

Mots clés: Indépendance- Révolution- Guerre- Guérilla- Colombie- Venezuela- Autorité- Amérique latine- Caudillisme-Césarisme



Abstract

The Age of Revolutions and Independence Wars in New Grenada and Venezuela (1770-1831) was a time of new politics and new forms of authority. Historiography has usually opposed institutional independence leaders to irregular caudillos. Yet this opposition is worthy of discussion. During the Independences, new men acceded to military command functions and, some of them, to political power. These ascents were made possible by a transformation of societies through war, which shook the power of the elites. These groups had actively participated in the juntas movement in 1808-1810. These assemblies had met in the cities, in the name of King Ferdinand VII, deposed by Napoleon Bonaparte. They were then divided between loyalists and independentists. The civil war began, but soon the cities and the elites no longer played the leading roles. New autonomous warlike authorities arose in the countryside and acquired an unexpected military power. The revolts of the colonial era had already demonstrated the ability of subordinates to challenge the existing powers, but this phenomenon took on a new dimension during the wars of independence. New men appeared, like José Tomás Boves in the great plains (the Llanos) of Venezuela who gathered thousands of men under his command. This phenomenon was not exclusive of one political camp. Some were royalists, like Boves or Agualongo in southern Colombia. Others were patriots, like José Antonio Páez, another man from the Llanos, or Manuel Piar in the province of Guayana. Their warlike authority did not come from an irrational charismatic domination, but from a deep work of logistical, strategic and political organization. This work of organization invites us to nuance the opposition between institutional leaders and guerrillas, because they shared practices. The tendency to empower an autonomous military command crystallized in war juntas, demonstrations of the officers’ power. In addition, the study of conceptions of honor and gender relations allows us to understand the fighting masculinities. Women played a fundamental role in certain areas such as logistics and intelligence. Outside the battlefield, war was also fought in pamphlets and newspapers, that were at times glory machines at the service of certain leaders, and also formidable instruments of delegitimization or stigmatization. At the end of the war, Caesarism imposed itself as the political organization capable of uniting the warlike culture, the constitutional culture, and the will of the elites to establish a new social order.

Keywords : Independence- Revolution- War- Guerrilla Warfare- Colombia- Venezuela- Authority- Latin America- Caudillismo- Caesarism


 

 


 

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