Sujet de thèse

De la construction d’un mythe : la forêt de Guyane française : 1643-1848. Sous la direction de François Regourd.

Résumé

La Guyane française gît dans un angle mort historiographique à plusieurs niveaux. Souvent intégrée de façon plus ou moins fine à l’ensemble antillais, ses spécificités historiques et géographiques sont souvent évoquées de façon superficielle. L’objectif de cette thèse est de changer d’angle d’approche pour tenter de construire un raisonnement libéré des sédiments intellectuels antérieurs.

 Il s’agit ici d’étudier la Guyane à travers un prisme particulier, celui de l’environnement qui la compose, la constitue, la définit : sa forêt. Cet élément constitue une singularité majeure au sein de l’espace colonial français. En effet, la forêt canadienne, les Antilles peuvent être comparée mais demeurent fortement dissemblables. C’est à travers l’étude de cet environnement en tant qu’acteur qu’il est possible de comprendre la résilience du territoire aux efforts de présence français et européens et les spécificités d’une marge d’empire.

Nous nous attacherons à comprendre comment ce milieu permet d’aborder les problématiques essentielles de la période moderne en Guyane : la conquête et la colonisation, l’esclavage et ses résistances, l’exploration scientifique, l’histoire culturelle, l’entreprise cartographique pour ne citer que celles-ci. La forêt est ici à la fois le théâtre, l’enjeu, l’obstacle pour les populations présentes. C’est la construction d’un espace et de son image qui nous intéresse donc, dans une démarche géohistorique.
 

Mots-clés : Guyane, forêt, colonisation, marronnage, Amérindiens